« Atmosphère ? Atmosphère ! » le ton était donné pour cette nouvelle édition de la Nuit Blanche à Paris, qui annonçait la grande réunion COP 21, conférence des Nations unies sur les changements climatiques à Paris – du 30 novembre au 11 décembre 2015.
Les artistes participants ont su éveiller les consciences sur les aléas du climat, et impliquer le grand public à travers des installations monumentales qui ont investit les rues de la capitale.
Le directeur de cette édition, José Manuel Gonçalvès, à la tête du 104 depuis 5 ans, a décidé de concentrer l’événement dans le nord de Paris en créant 4 parcours organisé autour de lieux symboliques : le parc Monceau, l’hôtel de ville, la gare du nord, et enfin un chemin de « tangente » afin de relier ces différents endroits.
Nous vous proposons de découvrir des photos des installations les plus marquantes de cette année, en commençant par l’hôtel de Ville, point névralgique à la fois de la ville et de l’événement Nuit blanche. Un artiste chinois, Zhenchen Liu, a investit l’ensemble du parvis en y installant des blocs de glace colorés, représentant les 270 pays du monde, destinés à fondre tout au long de la nuit, afin de composer à la fin une aquarelle géante, à l’image de la peinture chinoise. Au-delà du message universel, on peut également y voir une critique évidente du réchauffement climatique et de ses conséquences.
Cette thématique était récurrente dans cette édition de Nuit Blanche, car hautement symbolique, mais aussi avec un impact visuel fort.
Ainsi , nous avons pu voir devant la grande entrée de la Gare Du Nord ( le même soir transformée en boite de nuit silencieuse – comprendre que la musique se choisit et s’écoute avec des casques individuels) une maison de style haussmannien qui semble fondre. C’est la seule œuvre pérenne de la Nuit Blanche, produite par Leandro Erlich. Les voyageurs pourront dorénavant la voir tous les jours, dans une démarche de la part de l’artiste quasi politique d’interpeller au-delà d’une soirée, mais sur la durée.
Sur les marches de l’église Saint Vincent de Paul dans le 10ème, une performance participative a été organisée en début de soirée par l’artiste brésilien Néle Azevedo. De grands congélateurs renfermaient des petits bonhommes de glace, et chacun pouvait en piocher un et l’installer sur les marches afin de montrer le contraste saisissant entre la solidité de la pierre, leur permanence, et la glace qui a disparu en quelques heures, son éphémérité. Une façon poétique de nous rappeler notre infériorité face au déchainement de la nature.
Enfin, sûrement, une des œuvres les plus abouties techniquement, prenait place sur la passerelle de l’Aqueduc au dessus de la gare de l’est, imaginée par Julius Popp.
Le spectacle : un rideau de gouttes d’eau qui laissait filer des mots, très évocateurs de la future Cop 21. Nous vous laissons regarder la vidéo bien plus parlante ! La cadence est contrôlée par un logiciel basé sur un algorithme statistique. On peut aussi y voir une critique acérée des médias, dans lesquels une info en chasse une autre.
Crédits photos Marie-Eve Brisson.